“Golden Dose” de Mounjaro et Wegovy

En raison du prix élevé de ces nouveaux traitements contre l’obésité, le terme “golden dose” est une expression qu’on voit de plus en plus, surtout dans les communautés autour des traitements à base de GLP‑1 / agonistes comme Wegovy (sémaglutide) ou Mounjaro (tirzépatide). Les vidéos sur les réseaux sociaux se multiplient à ce sujet, mais ce n’est pas une pratique reconnue par les fabricants ou les prescripteurs, et elle comporte des risques.
Qu’est‑ce que la “golden dose” ?
- Le terme “golden dose” (ou “dose dorée”, “5ᵉ dose”) désigne une quantité résiduelle de médicament qui reste dans le stylo injectable après que les doses “officielles” prescrites (généralement 4 doses pour Mounjaro) aient été administrées.
- Cette quantité supplémentaire (le “reste”) est en fait prévue par les fabricants comme marge technique pour s’assurer que les doses prescrites sont bien délivrées (effet “sur-remplissage”) — ce n’est pas censé être une dose supplémentaire utilisable.
- Parfois, des utilisateurs tentent d’extraire ce résidu (avec une seringue, en démontant le stylo) pour s’auto-administrer une “5ᵉ dose gratuite”.
Les risques associés
- Dosage imprécis / surdose / sous-dose
Le résidu n’a pas une quantité garantie ni calibrée. Si on l’utilise, on peut finir par injecter trop ou pas assez, ce qui perturbe l’efficacité ou induit des effets secondaires.
Par exemple, une surdose peut provoquer des nausées, vomissements, diarrhée, un inconfort digestif, voire dans certains cas des complications plus sévères. - Risque d’infection / perte de stérilité
Le démontage du stylo ou le transfert du médicament dans une autre seringue introduit un risque de contamination bactérienne. Le stylo n’est plus garanti comme stérile après usage. Cela peut conduire à des infections locales ou généralisées.
On risque aussi des abcès voire, dans les cas extrêmes, une septicémie. - Non conformité à la prescription / responsabilité médicale
L’usage d’une “golden dose” n’est pas prévu par les fiches techniques ou les protocoles d’utilisation. Cela peut poser des problèmes en cas d’effets indésirables : le fabricant ou le prescripteur pourraient refuser de reconnaître des complications si l’utilisation sort du cadre recommandé.
Par exemple, la consigne pour Mounjaro est de jeter le stylo après les 4 doses prescrites (ou après 30 jours d’utilisation) — même s’il reste du liquide résiduel.
Et la “golden dose” pour Wegovy ?
Pour Wegovy aussi, on parle d’un “reste” dans le stylo après les injections prescrites. Mais l’idée d’une “golden dose” comme une dose utilisable supplémentaire est également déconseillée.
Ce reste est intégré pour des raisons techniques, et ne fait pas partie du traitement prescrit.
De plus, les mêmes arguments sur l’imprécision, la stérilité et la non-conformité s’appliquent également.
Conseil du Pharmacien
Les vidéos expliquant comment extraire cette cinquième dose “gratuite” des stylos Mounjaro et Wegovy commencent à se multiplier sur les réseaux sociaux, facilitant grandement cette pratique. Bien que cette “golden dose” puisse être tentante, étant donné le prix élevé de ces traitements, cette pratique est évidemment formellement déconseillée. Elle peut engendrer beaucoup d’effets secondaires dangereux et peut ainsi compromettre l’efficacité de votre traitement sur le long terme. Nous rappelons qu’un stylo est utilisable pour 1 injection par semaine pendant 4 semaines. Conseil de conservation: au frigo avant la première utilisation. Pour la première injection, sortez le stylo du frigo environ 30 minutes avant pour éviter l’injection “à froid” qui peut être désagréable. A partir de ce moment-là, le stylo peut être conserver à température ambiante inférieure à 30 degrés pendant 30 jours maximum. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou pharmacien.